Pendant notre activité sur le débat (en CAP deuxième année), alors que nous pensions que se battre et débattre étaient deux choses très différentes (en général parler nous permet de ne pas en arriver aux mains !), nous avons été très étonnés de lire un texte de Schopenhauer comparant le débat à l’escrime, qui est un sport de combat.

Quand on y pense, il y a en effet quelques points communs entre les sports de combat et l’art du débat : il existe pour les deux des techniques pour attaquer, ou pour se défendre, on peut avec les mots aussi donner des coups ou réaliser des parades.

Autre chose étonnante : Schopenhauer précise que pour gagner un débat, la vérité n’est pas vraiment l’important, et qu’il existe des « moyens injustes » que l’adversaire n’hésite pas à utiliser.

En voici justement quelques uns.

  • Le faux dilemme : on laisse à son adversaire un choix limité, mais aucun des choix ne lui permet de contre-argumenter.

Exemple (extrait d’un document authentique) : « Toute nation, dans toute région du monde a maintenant un choix à faire : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes. »

  • l’inversion de la charge de la preuve : on demande à quelqu’un de nous prouver que notre avis est faux alors qu’on a soi-même pas donné de preuve pour avancer son avis.

Exemple inventé : « Les licornes existent, je te dis. Prouve-moi donc que les licornes n’existent pas ! »

  • caricaturer le propos de l’adversaire : on exagère ce qu’a dit notre adversaire pour pouvoir le contredire facilement.

Exemple inventé :

« Dites-donc, il n’y a plus d’olives. Certains en ont pris plusieurs. Qui a pris la dernière sans demander avant ?

Ah bon, maintenant il faut te demander la permission pour manger ? Et ce sera quoi la prochaine étape ? Il faudra aussi te demander la permission pour parler ? Ce n’est plus un apéro, c’est une dictature ! »

  • la diversion : on change de sujet pour ne pas répondre à la question posée ou à l’argument d’un adversaire.

Exemple (extrait d’un vrai débat) :

« Ça coute combien un porte-avion, Monsieur A. ?

Actuellement, le porte-avion Charles de Gaulle n’est pas en état de marche […]. »

Il en existe encore bien d’autres, mais connaître déjà ces quatre « arguments fallacieux », comme les appelle Schopenhauer, nous permet de réfléchir à des parades. Comment feriez-vous devant ces attaques ?

Peut-être que nous vous les indiquerons dans un autre article !

Co-rédacteurs : Deniz et Sébastien