En septembre, six jeunes faisaient leur entrée à l’Ulis Pro (unité localisée pour l’inclusion scolaire) au sein de l’établissement régional d’enseignement adapté des Pins (Erea).
Le dispositif affiche un bilan plus que positif. L’établissement a toujours accueilli en nombre des élèves en situation de handicap dans les différentes filières. Mais depuis septembre, l’établissement régional d’enseignement adapté des Pins dispose d’un nouveau dispositif d’accueil et d’intégration de ces publics. Six jeunes ont pu en bénéficier. Au terme d’une année de scolarité, trois jeunes vont quitter l’Ulis pro pour intégrer un CAP.
« Tout au long de l’année, ils ont pu intégrer, selon leurs possibilités et sur des durées adaptées à chaque élève, les différents ateliers professionnels de la partie lycée de l’établissement. Cela permet de tester en grandeur nature la capacité de chacun à suivre un tel cursus mais aussi de valider ou non un projet professionnel, explique Céline Rivoal, l’une des coordinatrices de l’Ulis pro. Nos élèves ont pu également réaliser des stages, à l’extérieur, auprès de professionnels comme Thomas, qui a passé trois semaines aux côtés d’un plâtrier et a rejoint les équipes de la ville de Lanester pour découvrir la menuiserie. » Quant à Kevin, il avait déjà eu l’occasion d’aider à la maison pour des petits travaux de rénovation et à l’occasion d’un stage chez un peintre. Il a confirmé son envie de poursuivre dans la peinture.
Si l’intérêt de ces stages est de se confronter à la réalité, l’expérience peut parfois être plus douloureuse. Il faut savoir renoncer à un projet peu réaliste. Pour Giovanni, finalement ce ne sera pas la menuiserie mais plutôt la cuisine. « J’ai découvert que j’aimais ça, alors je voudrais préparer un CAP en cuisine », explique le jeune homme. Il espère décrocher une place, en septembre, pour une inclusion progressive au CAP agent polyvalent de restauration, à Marie-Le Franc.
Les clés de la réussite
Pour les jeunes, être différent au milieu d’élèves déjà différents, « c’est plus facile. On se moque moins de nous à l’Erea qu’au collège. Et ici, on est mieux intégré, on nous fait confiance. On a plus de liberté ».
Béatrice Bourdais, directrice de l’établissement, partage ce sentiment. « Il est vrai qu’ici ils se sentent moins stigmatisés. Puis, nous offrons une petite structure à échelle humaine avec un taux d’encadrement important. Pour ces jeunes, la présence de l’adulte sécurise. Nous devons aussi continuer de développer un véritable partenariat avec les entreprises et travailler nécessairement en réseau avec les autres établissements scolaires professionnels pour proposer un éventail de débouchés. Sur les six élèves entrés dans le dispositif, trois vont intégrer un CAP et un autre, sans doute au terme d’une année supplémentaire à l’Ulis pro. Alors, c’est un bon début. » D’une capacité de dix places, l’Ulis pro affiche déjà complet pour la rentrée prochaine.
Ouest-France. Ploemeur - 13 Juin